Le mauvais côté des cellules
souches : l'exemple du cancer
Un
cancer, appelé aussi tumeur maligne est une pathologie grave caractérisée par
une prolifération anormalement élevée de cellules en un endroit de l’organisme.
Toutes ces cellules proviennent d’une seule et même cellule initiatrice qui
s’est divisée. Précisons que les phénomènes que nous allons évoquer ne peuvent
subvenir uniquement chez des cellules capables de s’auto-diviser.
La cellule initiatrice a subit une ou des
mutations (souvent 3) qui vont engendrer une transformation cellulaire
tumorale en plusieurs étapes.
En
temps normal, lorsque une mutation apparaît ou qu’une erreur est faite lors de
la réplication certains mécanismes comme la fonction d’édition permettent à la
cellule de corriger l’erreur. Cependant, il arrive qu’ un gène voit sa séquence
nucléotidique modifiée à long terme. Dans de rares cas, une mutation peut
modifier celle codant pour un facteur régulant la multiplication cellulaire
(une
perte de fonction de protéines qui freinent la prolifération (mutations
dans des gènes suppresseurs de tumeur) ou un gain de fonction de
protéines qui stimulent la prolifération (mutations qui donnent lieu aux
oncogènes)).
Chez
la descendance, il y a un terrain favorable à une mutation qui a pour
conséquence une inhibition de l'apoptose c'est à dire la mort cellulaire
programmée. En temps normal lorsque la cellule fait une mutation ou une erreur
dans le génome et qu'elle ne peut pas y remédier, elle se suicide. Dans le cas
présent la cellule mutée peut se diviser quelque soit les mutations qu'elle
présente. Ils s'en suivent diverses mutations qui inhibent des fonctions
cellulaires ou en actionnent d'autres,
cela engendre un dédifférenciation cellulaire.
Viennent ensuite les mutations rendant le
système immunitaire inefficace, les cellules cancéreuses déjouent alors les
attaques des cellules chargées de limiter leur croissance comme les cellules NK
par exemple.
A la suite de cela, de nouveaux vaisseaux
sanguins se forment pour approvisionner la tumeur car plus elle grandit plus
elle nécessite une grande quantité de sang. C'est l’angiogenèse.
Les
cellules cancéreuses peuvent alors infecter de nouveaux tissus et étendre leur
emprise, on parle de métastase. Ce sont des cellules cancéreuses qui
parviennent à se détacher de la tumeur initiale en fragilisant la membrane
basale qui la lie aux cellules voisines. Si cette cellule résiste aux
turbulences du flux sanguin, elle pourra s'implanter durablement dans un nouveau
tissu et le contaminer. Il est évident que lorsque la cellule mutée se divise,
elle transmet fatalement ses mutations à la descendance.
Au
départ, la communauté scientifique avait adopté le modèle stochastique , c'est
à dire le modèle selon lequel n'importe quelle cellule capable de se diviser
pouvait engendrer un cancer. Aujourd'hui, un nouveau modèle semble plausible,
celui des cellules souches.
D'après ce modèle, ce serait les cellules
souches qui acquiereraient les caractéristiques tumorales et qui donneraient
naissance à des cellules différenciées cancéreuses. Pour le cancer du sang
(leucémie) les cellules souches hématopoïétiques seraient à l'origine de la
prolifération. Dans ce modèle une autre explication est possible. Aujourd'hui,
nous savons qu'une cellule différenciée peut revenir dans un état
indifférencié. Une cellule présentant les caractéristiques tumorales ou du
moins un début pourrait revenir au stade souche et donner naissance à des
cellules différenciées cancéreuses. Cela expliquerait les tumeurs hétérogènes
caractérisées par la présence de cellules dans différents états de
différentiation.
Comme
quoi, les cellules souches peuvent guérir comme elles peuvent tuer...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire