Les cellules souches de l'intestin

  


Les cellules souches de l'intestin sont des cellules souches dites épithéliales. Elles appartiennent à des tissus à  renouvellement rapide, c'est à dire que l'épithélium est sans cesse renouvelé et les transit amplifying progenitor  (TA), qui sont des cellules progénitrices se doublent environ 7 fois et puis se  différencient. Les tissus intestinaux assurent une protection vis à vis de l'extérieur.
 Pour pouvoir visualiser ces cellules on utilise des marqueurs et notamment les marqueurs MSI-1, CD-24 et KIT.

 On distingue dans l'intestin des villosités, qui sont des aspérités de la surface interne, elles permettent d'augmenter la surface d'échange et donc de facilité l'absorption des nutriments, et des cryptes qui sont des invaginations épithéliales à la base des cryptes

   Ces cellules sont multipotentes et se différencient en différents types cellulaire. Trois types se différencient en migrant sur les extrémités des cryptes appelées villosités. Cette étape dure environ 3 à 5 jours. Ces trois types de cellules sont les entérocytes, les cellules mucipares et les cellules entéro-endocrine. Les premières ont un rôle d'absorption, les secondes sécrètent des mucus et les dernières des hormones peptidiques. Un autre type se différencie en migrant vers la base de la cellule,  ce sont les cellules de Paneth qui sécrètent des enzymes digestives immunoglobines. Les cellules de Paneth ont une espérance de vie assez longue, environ 1 mois.




Source: Thèse de Mr Guillaume Chatel



Les niches de l'intestin
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Les avis divergent quant aux nombres de cellules souches par cryptes et deux théories s'opposent :

   Une théorie monoclonale, soutenue par Winton (1988) et Wong (2000). Cette théorie soutient qu'il n'y a qu'une cellule souche par crypte. Pour démontrer cela, ils ont induit une mutation chez une cellule souche mère et ils ont constaté que toutes les cellules filles possédaient cette mutation. Cela signifie que toutes ces cellules filles proviennent d'une même cellule mère.

   La seconde théorie qui soutient qu'il y a plusieurs cellules souches par crypte, environ 5,6, est énoncé par Potten (1990). Pour vérifier cela, des tests ont été effectué sur des souris. L'ADN est méthylé ce qui permet de le suivre au cours du temps, les cellules souches comme elles sont en division active sont les premières a être touchées, il s'avère qu'il y en a plusieurs par crypte.

   Cependant les deux théories s'accordent pour dire qu'il n'y a qu'une cellule souche ancestrale par crypte. Ces cellules deviennent inactives une fois un grand nombre de cellules souches créées.

Ces cellules souches donnent naissance à environ 20 TA par cryptes. Les TA vont alors se différencier en 4 types cellulaires (vus précédemment).



   Comme pour toutes niches, celles de l'intestin comportent matrice extracellulaire, vaisseaux sanguin mais aussi des neurones, des lymphocytes intra-épithéliaux et des fibroblaste pré-cryptaux. Ces derniers joueraient un rôle dans la communication cellulaire.

Ils secréteraient des facteurs tels que HGF (hepatocyte growth factor), TGF β ( transforming  growth factor) et FGF7 (fibroblast growth factor) appelé auparavant KGF ( keratinocycle  growth factor )

D'autres facteurs pourraient être sécrétés par des cellules voisines, des facteurs de croissance PDGF ( platelet-derived  growth factor ), SHH (sonic hedgehog ) intestinal, IHH (intestinal hedgehog ), BMP-4 ( bone morphogenic protein-4 ), FKJ-6 (Forkhead -6), WNT ( wingless integration site ), NOTCH ( encoche en anglais ) et un facteur de transcription NKX3-3.


   WNT est exprimé par les cellules entourant la crypte seulement dans la base de la crypte, il joue un rôle dans la prolifération et la différenciation des cellules souches le long des villosités.

BMP-4 peut inhiber et effectuer un contrôle négatif sur WNT, ce qui va permettre la régulation de la différenciation des cellules souches. C'est ce même WNT qui va stimuler BMP-4. Ce dernier joue un rôle dans l'adhésion cellulaire.

IHH, exprimé par l’épithélium des villosités, contrôle aussi BMP-4.

   Du fait de l’absence de WNT dans le haut des cryptes, c'est NOTCH qui semble permettre la différenciation cellulaire. NOTCH semble aussi inhiber WNT.
Source : thèse Camille Bismuth


 Les différents voies
La voie WNT


  

Les WNT sont une famille de glycoprotéines, facteurs de croissance qui joue un rôle dans le développement embryonnaire, et entretient le renouvellement des tissus adultes comme énoncé précédemment. La voie WNT est la voie qui permet la transduction du signal WNT.



  Souce: Thèse de Mr Guillaume Chatel
  

  Voie active :WNT va se lier au récepteur Frizzled (Frz ), le complexe, WNT, FRZB et LRP va alors activer une protéine situé dans le cytoplasme : Dishevelled ( Dsh ).
Dsh va alors inhiber la fonction GSK3. GSK3 appartient à un complexe cytoplasmique de 4 protéines : Axine, β-caténine,  APC et 3 kinases GSK3β, PKA, CKI. Si GSK3 se retrouve inhibé par Dsh il va alors être dégradé et la β-caténine est stabilisée en facteur de transcription et quitte le complexe cytoplasmique pour aller vers le noyau. Dans le noyau, elle s'associe  aux protéines TCF/LEF activant ainsi l'expression des gènes cibles de la voie WNT.

Voie inactive : En générale, WNT ne se fixe pas au complexe vu précédemment, de ce fait  Dsh n'est pas activé et GSK3 n'est pas dégradé, c'est la β-caténine qui est phosphorylée au niveau des N-terminaux  par les kinases. Cette phosphorylation entraine alors l'ubiquinitation de la β-caténine par β-TRCP qui a reconnu préalablement l'ubiquitine ligase E3. La β-caténine va alors se dégrader dans le protéasome


Source: Thèse de Mr Guillaume Chatel




La voie WNT  joue un rôle sur la prolifération des cellules souches, son activité est maximale à la base des cryptes.




La voie TGF- β/BMP


La voie TGF- β est impliquée dans la prolifération et la différenciation cellulaire.
Les ligands TGF- β sont divisés en trois groupes : TGF- β

Activin/inhibin/nodal/myostatin

BMP
Source: Thèse de Mr Guillaume Chatel
La transduction du signal implique 2 récepteurs, de type I et II. 
Le ligand se fixe aux récepteurs, le type II qui va phosphoryler le type I. La propagation du signal passe par la protéine SMAD phosphorylée par la suite. 
Il existe 3 classes de protéines SMAD : R-SMAD, CO-SMAD et I-SMAD.
R-SMAD va être phosphorylé, formant ainsi un complexe dans le cytoplasme. Cela va entraîner une localisation nucléaire des SMAD qui vont, avec l'aide de cofacteurs ou facteurs de transcriptions activer les gènes cibles. I-SMAD à un rôle inhibiteur de la voie. SMAD 2,3 sont spécifiques à TGF- β et SMAD1,5,8 à BMP
 Ces ligands sont exprimés dans les villosités





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