Définition
La cellule est l’unité de base du vivant. Notre corps
est composé d’environ 100 000 milliards de cellules qui appartiennent à
quelque 250 types différents. Les cellules souches se différencient des autres
cellules de l’organisme, car elles ont la capacité de se diviser tout au long
de la vie et ainsi assurer le renouvellement des cellules d’un individu.
Elles
peuvent se diviser et produire des copies d’elles-mêmes indéfiniment, contrairement
à d’autres cellules du corps qui ont une durée de vie limitée. Cependant, il arrive que après des mutations répétées, les cellules subissent des modifications de leur patrimoine génétique appelées mutations. Ces mutations peuvent être à l'origine de disfonctionnement dans l'organisme ou même de maladies telles que le cancer.
De plus, les cellules souches ne sont pas spécialisées
c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de structures ou de fonctions spécifiques,
comme c’est par exemple le cas des globules rouges qui transportent l’oxygène.
Mais elles ont la possibilité de créer par la division toutes les cellules
spécialisées de l’organisme (appelées cellules différenciées). Leur rôle
consiste à remplacer les cellules vieillissantes ou qui ont des lésions. En
effet, les cellules spécialisées ne se reproduisent pas elles-mêmes.
Lorsqu’elles sont endommagées par la maladie ou des blessures, elles ne se
remplacent pas. C’est pourquoi les cellules souches sont indispensables au
renouvellement de l’organisme.
Les cellules souches se trouvent dans un
micro-environement spécialisé appelé niche et peuvent migrer d’une niche à
l’autre.
Source: Mr Kramer, cours de biologie cellulaire
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Il existe deux modèles possibles de cellules souches. Le premier (celui du haut) postule l'existence de deux niches qui sont distinctes par leur niveau de taux de prolifération et leur localisation anatomique. Le deuxième modèle (celui du bas) postule l'existence d'une seule niche.
Lorsqu’une cellule souche se divise, une des cellules filles reste une cellule souche et l’autre continue de se diviser en cellules progénitrices qui donneront les différentes cellules différenciées de l’organisme. Ainsi les cellules souches s’auto-renouvellent et limitent leur nombre de division ce qui permet de conserver leur patrimoine génétique, et par conséquence le patrimoine génétique de l'organisme entier. En effet plus le nombre de divisions augmente plus la probabilité d’obtenir des mutations est grande.
Les différents
types de cellules souches
On peut classer les cellules
souches en quatre groupes spécifiques, selon leur capacité de différentiation.
Une cellule souche totipotente peut former l’organisme
entier ainsi que le cordon ombilical, placenta et les membranes (amniotique et chorion). On trouve ces cellules seulement dans l’œuf
fécondé (zygote) et ces trois premières divisions (8 cellules).
Après le stade des huit cellules de départ, les
cellules engendrées ne sont plus capables de tout créer, leur capacité de
différenciation diminue. Ce moment est appelé le blastocyste aux alentours des
5 à 7 jours après la fécondation (environ 40 cellules). Ces cellules ne sont
plus capable de produire un organisme entier mais peuvent se différencier en
une multitude de types cellulaires différents tel que les trois feuillets
embryonnaires qui sont; l'ectoderme qui s'occupe de produire l'épiderme de la
peau ainsi que le système nerveux, l'endoderme produisant le tube digestif et
ses glandes annexes telles que le foie ou le pancréas, et finalement le
mésoderme qui s'occupera des vaisseaux sanguins, des muscles et du squelette en
général.
Ces cellules (totipotentes et pluripotentes) sont
également appelées cellules souches embryonnaires.
3. Cellules souches multipotentes
On peut trouver ces cellules dans l’embryon mais
également dans l’organisme adulte où elles ont toujours la capacité de se
renouveler. Les cellules multipotentes donnent naissances à plusieurs types de
cellules, mais ce sont des cellules dites déterminées. En effet elles
produisent plusieurs types de cellules qui vont constituer un tissu entier ou
des tissus. Exemple : les cellules hématopoïétiques qui s'occupent
de tout ce qui se rapporte au sang, les globules rouges, les plaquettes et les
lymphocytes.
4. Cellules
souches unipotentes
Les cellules unipotentes se retrouvent également dans
l’embryon et dans l’organisme adulte mais ont un rôle définis. Elles n’ont la
possibilité de produire qu’un seul type cellulaire. Exemple : la peau, le
foie…
La prouesse scientifique récompensée par le prix Nobel
de médecine 2012 consiste à reprogrammer des cellules souches adultes
différenciées (c'est à dire des cellules multipotentes ou unipotentes) pour
reconstruire des cellules souches pluripotentes (exactement comme une cellule
souche embryonnaire). Ces cellules sont appelées cellules souches pluripotentes
induites (IPS pour « Induced Pluripotent Stem Cells »).
La reprogrammation de cellules différenciées en
cellules IPS consiste à les modifier génétiquement pour réactiver les signaux
d’immaturité et de prolifération caractéristiques d’une cellule pluripotente. Pour
cela quatre gènes surexprimés dans les cellules souches embryonnaires sont
nécessaires : Oct3/4, Sox2, c-Myc, et Klf4. Le gène c-Myc est notamment connu
pour ses capacités à faire proliférer les cellules. Le fait de réactiver la
pluripotence éteint les autres gènes de différenciation exprimés par la
cellule. La technique consiste à faire pénétrer ces quatre gènes dans la
cellule adulte afin qu’ils s’y expriment.
Comment obtient-on les différents types de cellules
souches?
On trouve les cellules souches:
1) Dans l'embryon, au début de son développement (cellules souches embryonnaires),
2 ) Dans le sang placentaire du nouveau-né (dans le cordon) et dans les tissus adultes.
1) Dans l'embryon, au début de son développement (cellules souches embryonnaires),
2 ) Dans le sang placentaire du nouveau-né (dans le cordon) et dans les tissus adultes.
1.
Les cellules souches embryonnaires sont prélevées
sur des embryons entre le 5e et le 7e jour suivant une fécondation in vitro
(stade blastocyste du développement embryonnaire).
En effet, la différenciation des cellules se produit
très rapidement et après le 7e jour, les cellules souches embryonnaires
commencent à se différencier.
C’est pourquoi, pour obtenir des cellules souches
embryonnaires il faut stopper le développement de l’embryon, ce qui passe par
sa destruction, ce qui pose un problème éthique. De ce fait, leur utilisation
est actuellement interdite en France. Des dérogations permettant la réalisation
de recherches dans des conditions extrêmement contrôlées peuvent toutefois être
accordées par l’Agence de la Biomédecine.
Dans ce cas
précis, on prélève, au 5 e jour qui suit la fécondation, l’œuf appelé à ce
moment blastocyste.
- Mise en culture : Les
cellules prélevées sont placées en culture dans un milieu nutritif pour être
multipliées.
- Séparation : Les différentes
cellules souches sont isolées et replacées dans un nouveau milieu.
- Développement : Chaque
cellule se divise de multiples fois créant ainsi un nouvel amas de cellules.
2.
Les cellules souches adultes proviennent
de tissus qui se renouvellent. On en trouve par exemple dans
la moelle osseuse où elles sont à l’origine des cellules sanguines
(cellules souches hématopoïétiques), dans l’épiderme (cellules
souches kératinocytaires) ou encore dans le tissu adipeux
(cellules souches mésenchymateuses). Ces cellules sont présentes en faible
quantité et moins faciles à cultiver que les cellules souches embryonnaires
mais leur extraction ne pose pas de problème éthique.
C’est donc à ce
niveau que les cellules souches pluripotentes induites deviennent très
intéressantes. En effet quasiment toutes les cellules souches adultes qui
prolifèrent peuvent être reprogrammées pour acquérir les mêmes caractéristiques
que les cellules souches embryonnaires (prolifération à l’infini et
différentiation en tout type de cellule de l’organisme). Ainsi l’utilisation de
ces cellules ne pose pas de problème éthique et leur extraction est plus aisée
car ces cellules sont faciles d’accès par simple biopsie chez un adulte par
exemple (prélèvement d’une petite partie d’un organe ou d’un tissu).
Néanmoins,
l’utilisation de ces cellules est très récente et pose encore un certain nombre
de questions. Les scientifiques estiment par exemple que la reprogrammation
n’est pas complète, dans le sens où des modifications du génome acquises au
cours de la vie de la cellule persistent après la reprogrammation. Il est
également légitime de se demander si la reprogrammation elle-même n’induit pas
de mutations ou de modifications génétiques pouvant par la suite altérer le
fonctionnement de ces cellules IPS.
Les niches
Les tissus contiennent des cellules
souches qui contribuent à la croissance et la régénération de ces derniers. Les
cellules souches ont besoin de se trouver dans un micro-environement spécialisé
appelé niche.
Qu'est-ce qu'une niche ?
Au début du 20° siècle la notion de niche écologique est introduite par
Grinnell pour définir l'environnement qui répond aux besoins d'une espèce.
C'est à dire assurer sa reproduction, lui procurer des nutriments et la
protéger de la prédation. En 1978, Schofield étend cette notion à la cellule.
Quelle est la fonction d'une niche ?
La niche a pour fonction de réguler la prolifération, mobilisation et
différenciation cellulaire.
Par exemple elle protège de l'apoptose. L'apoptose ou mort cellulaire programmée, est le processus par lequel des cellules s'autodétruisent sous l'impulsion d'un signal. la mort cellulaire est un phénomène naturel génétiquement programmé qui permet l'élimination des cellules inutiles. Il existe un équilibre étroit entre l'apoptose est la fabrication de nouvelles cellules ce qui permet d'éviter la prolifération cellulaire. Quand l'apoptose ne fonctionne pas les cellules peuvent se multiplier de façon anarchique et être à
l'origine de cancer. L'apoptose est à différencier de la nécrose, qui est une mort cellulaire pathologique.
De quoi se compose la niche ?
Une niche se compose :
• De
cellules souches.
• De
cellules stromales (cellules voisines). Chaque cellule souche adhère avec une
cellule stromales. Il y a une interaction directe entre les deux par le biais
de récepteurs membranaire, jonction adhérentes, facteurs solubles, etc.
•
D'une matrice extra-cellulaire, qui a un rôle structural et organisationnel.
• De
vaisseaux sanguins qui permet une communication en transportant des signaux
mais permet aussi l'entrée ou sortie des cellules souches.
• De
fibres nerveuses, qui elles aussi ont un rôle dans la communication en
apportant des messages physiologiques.
L'environnement spécifique polarise la cellule, ce qui permet sa division
cellulaire asymétrique.
La niche est donc un micro environnement spécifique qui permet le maintien de
l'homéostasie tissulaire.
Nous allons maintenant nous attarder et pousser un peu plus loin en termes de
connaissances scientifiques en traitant un exemple bien précis. Les cellules et
niches intestinales.
Les connaissances qui vont être expliquées sont
en majeure partie des théories, hypothèses qui semblent être vérifié et
correct. Cependant le monde cellulaire est tellement complexe qu'il se peut
qu'une découverte dans les prochaines années remette tous ces travaux en cause.
Le cas de l'intestin est l'un des mieux compris pour ce qui est des cellules
souches et des niches, c'est pour cette raison que nous l'avons choisi.
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